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Un tout petit monde

Depuis des années, je vis comme nomade. Pendant 8 ans j’ai parcouru la planète avec le Cirque du Soleil. 50 semaines par an dans un hôtel: ça en fait des savons miniatures. 47 villes entre les US, le Canada, l’Europe et l’Océanie. On se réveille le matin et on doit regarder le stylo et bloc note laisse par la femme de chambre pour savoir si on est à Austin, Texas ou à Seattle. Une vie qui tient entre 2 valises: tu veux une paire de nouveaux souliers? D’abord tu dois savoir de quoi tu vas devoir te débarrasser pour faire de la place dans ta valise.


La mesure du temps ne se compte plus en mois mais en “villes”. A quand remonte ma dernière visite chez le dentiste? Je pense que c’était à Tampa, Florida. Bon ça fait 3 villes, je suis du pour en trouver un nouveau.

On vit dans un bocal: on travaille, on mange, on vit, on explore avec les mêmes personnes. Ça devient une famille très proche. Mais quand il y a une tension entre 2 membres, ça se ressent sur tout le groupe (on est 130 sur un show en général). On transporte notre village partout. Que l’on soit à Amsterdam ou à Sydney, dès que l’on franchit les clôtures, on est chez nous: le big top est comme le château du village, et tous les traileurs sont assemblés autours dans le même ordre. C’est un peu la seule constante dans notre vie: peu importe que l’on parle espagnol ou allemand dans la ville, dans notre village, c’est l’Anglais et le Français Canadien qui sont les langues officielles.


Quand on me demande ce que je faisais, il y avait toujours une déception quand j’annonçais que je n’étais pas un artiste: le sourire était seulement sur la moitié du visage et le “ah” avait un ton a moitié enjoué. 50 artistes, mais aussi des plombiers, électriciens, chefs cuisiniers, physio, chef de tente, superviseurs de vente de pop-corn et de sacoches, comptables… Il faut de tout pour faire notre petit monde

Les boites à bouffe

On voit de plus en plus de boites de repas à cuisiner à la maison. Vous commandez, vous recevez, vous cuisinez. Plus besoin de faire les courses, de trouver des nouvelles idées de repas car on se tanne du spaget 3 fois par semaine…

Le marché explose au Canada depuis maintenant 6 mois : combien d’influenceurs en parlent sur leurs chaines YouTube et insta? Chez moi, cela existe depuis 2012. 

Je me présente : David. Niveau cuisine : zéro. J’aime la bouffe mais je n’ai jamais appris à cuisiner. J’ai vécu avec mon chum pendant 7 ans et il adorait cuisiner. Puis je suis partit avec un Cirque à travers la planète ou nous avions une cuisine 6 jours par semaine : gratuite et ouverte de 7 à 23h. Le 7ejour, j’achetais du sushi : aucun risque.

Mon coloc m’interdisait d’utiliser les électros : il disait que j’étais capable de « bruler de l’eau »

Après avoir quitté le cirque, je me suis nourri de riz-micro-ondes et de cannes de thon. 

Après un an à ce régime et avec quelques kilos de plus, j’ai découvert ma première boite. Ca a changé ma vie : je faisais pour la première fois quelque chose qui avait du gout. Et, bonus, ça avait aussi l’air bon avec plein de couleurs.

Six ans plus tard, je sais mélanger les ingrédients, cuire, bouillir, et je n’utilise plus Google pour me montrer à quoi ressemble tel ou tel ingrédient que je lis dans un recette.

Je pourrais me passer de la boite, mais pourquoi? Cela me reviens moins cher, les produits sont frais, plus besoin d’aller à l’épicerie et je peux arrêter quand je le veux. La boite que j’utilise n’a pas de suremballage : pas de plastique, des contenants que l’on peut retourner pour êtres réutilisés. Les produits frais sont emballés dans une genre de laine qui est aussi retournée à la prochaine livraison.

J’ai gagné en confiance dans un environnement qui m’était étranger, j’ai découvert tant de nouvelles saveurs, je n’ère plus dans le supermarché à me demander quoi acheter et ce qui est vraiment de la saison en cours, les produits que je mange sont très souvent locaux. La seule chose que j’ai perdu : environ 10 kg!

C’est presque Noel dans mon assiette à chaque semaine